Le futsal peine à attirer les filles

Reconnu en 1997 par la FFF, le futsal reste peu pratiqué en France. Un championnat masculin a été créé en 2009. Les filles, elles, attendent toujours. Certaines équipes se distinguent dans les compétitions universitaires et une équipe de France féminine participera au Mondial de futsal en Espagne cet automne, mais elle n’est reconnue ni pas la FFF, ni par la Fifa.

 

 

 

Au Brésil ou en Espagne, il est encore plus pratiqué que le football. En France, le futsal reste à la traîne. La Fédération française de football (FFF), autorité reine du foot en France le reconnaît depuis 1997, comme une discipline intégré au sein du groupe « football diversifié », mais la pratique ne décolle pas.

La première Coupe nationale a été organisée en 1999 mais il a fallu attendre la saison 2009-2010 pour qu’un vrai championnat soit créé… pour les hommes seulement. 15 000 joueurs sont alors licenciés. Ils sont 10 000 de plus cette saison.

C’est peu, mais beaucoup plus que du côté des filles où le futsal ressemble plus à un désert qu’à un sport collectif. La FFF compte 1 091 licenciées en futsal cette saison (soit 4,1% des effectifs), mais ne propose pas de championnat national féminin. « Un groupe de travail sur le développement du futsal dans son ensemble et mené par la DTN a été mis en place à la Fédération depuis le début de la saison », informe seulement la FFF.

 

1 000 licenciées FFF, mais pas de championnat

Pour trouver un futsal féminin un peu plus structuré, il faut donc se tourner vers la Fédération française de sports universitaires, la FFSU. Le championnat universitaire féminin existe depuis 2004. 71 équipes ont participé l’an dernier aux phases qualificatives, et 12 aux phases finales.

« Nous avons 1 300 licenciés en futsal, dont 150 filles », comptabilise François Capel, Directeur National Adjoint en charge du football, football américain et futsal à la FFSU. « Mais il y a plus de pratiquantes, car certaines sont licenciées dans un autre sport et pratiquent aussi le futsal », explique-t-il. La plupart viennent effectivement du football à 11. « Majoritairement les filles que l’on retrouve en salle sont des « transfuges » du football classique, ce n’est pas comme chez les garçons où les joueurs qui remportent le championnat sont des licenciés de futsal en club », regrette-il. « Ce n’est pas le même sport, donc c’est important d’avoir des vrais joueurs de futsal. Pour l’instant ça n’existe pas chez les filles. Nous sommes dépendant de la FFF avec qui on travaille, mais ça viendra, comme ça a été le cas pour le rugby à 7 ».

François Capel en est persuadé, le futsal va bénéficier de l’engouement pour le foot féminin. En attendant, certaines équipes universitaires françaises se distinguent. C’est le cas de Rouen, plusieurs fois championne d’Europe. Reste que les filles de l’équipe de France universitaire, créée en 2010, n’ont pas pu représenter la France cet été au championnat du monde universitaire au Brésil, faute de moyens et de joueuses disponibles. Les garçons ont eux décroché la quatrième place.

 

Une équipe de France féminine dissidente

L’automne prochain, une équipe de France féminine participera néanmoins au Mondial de futsal féminin du côté de Barcelone, en Espagne. Non reconnue par la FFF, cette équipe se déplacera à l’invitation de l’Association mondiale de futsal (Ex Fifusa), concurrent de la Fifa. « Nous n’avons pas l’agrément de la FFF mais nous travaillons pour développer le futsal en France », défend Mickaël Bourdadaux, le secrétaire de l’Association française de futsal (AFF).

Une dizaine d’équipes féminines sont répertoriées par l’association, à Nice, Marseille, dans le Nord… Mais leur éloignement géographique rend difficile la création d’un championnat régulier. « On organise des rencontres deux ou trois fois par an, et on fait des tournois de détection pour avoir un réservoir de filles pour constituer l’équipe de France », détaille le secrétaire de l’AFF. Malgré cela, l’association se tournera sûrement vers des Françaises qui jouent à l’étranger pour jouer à fond le Mondial espagnol.

Pour lui, la FFF a « peur du futsal, peur que les meilleurs joueurs préfèrent la salle, ou qu’ils s’y blessent ». « En France, on n’a pas la culture du futsal, on pense juste que c’est une diversification du foot, alors qu’il y a des vraies règles et des stratégies différentes ». Sans affiliation FFF, l’AFF peine à trouver les infrastructures pour jouer. Les gymnases sont déjà utilisés par les clubs de basket, de handball, de badminton… Et les mairies préfèrent laisser leurs structures à des clubs affiliés. « Les équipes de football les utilisent aussi l’hiver, et prennent les créneaux, alors que nous ne demandons jamais d’utiliser les terrains extérieurs ! », regrette Mickaël Bourdaraud.

 

Reste les salles privées de foot indoor, qui se développent partout en France. Foot à 5  – à ne pas confondre avec le futsal puisqu’il se pratique sur herbe synthétique, avec un ballon de taille normale et que le terrain est entouré de parois avec lesquelles on peut s’aider- il pourrait amener des filles à s’intéresser au foot en salle et à rejoindre ensuite des clubs de futsal pour apprendre les règles de la discipline. « Il y a besoin de moins de joueuses et le terrain, couvert et fermé, peut attirer des féminines qui n’osent pas jouer en extérieur », veut croire Françoise Vallet, présidente du district de foot de la Nièvre, auparavant en charge du développement du futsal dans le district.

Dans la pratique, les féminines sont peu nombreuses à fréquenter ces salles. « Depuis cinq ans qu’on a ouvert, on voit de plus en plus de filles, mais la plupart sont des footballeuses de club (à 11) qui viennent pour le loisir » reconnaît Sébastien Dallet, gérant du complexe Foot 3 Indoor, à Troyes. « Nous observons la présence croissante de plus en plus de joueuse dans nos centres », remarque aussi Nathan Samson qui préfèrent néanmoins ne pas citer de chiffres pour ces 32 centres Urban soccer en France. Pour la première fois cette année, il a organisé avec le « foot HEC filles » un tournoi 100% féminin à la fin du mois de janvier. Dés événements qui restent rares, faute de futsalistes féminines.

 

 

Photos : Association française de futsal et Fédération française de sports universitaires

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